Le Conseil départemental de la Meuse (55), adhérent à l'Anacej, a officiellement installé le 3 décembre 2022 son Collectif Jeunes en Meuses ! 48 jeunes volontaires de 11 à 29 ans ont intégré le Collectif et sont prêts à agir pour leur territoire...
Maxime Bienaimé, chargé de mission jeunesse du Département de la Meuse, revient pour nous sur tout le travail qui a été mené pour former ce dispositif de participation.
Comment la dynamique jeunesse s'est elle lancée au sein du Département ?
Il n'existait pas de Conseil départemental de jeunes dans notre département, nous n'avions pas vraiment la compétence jeunesse avant 2019. Et c'est cette année là que nous avons réellement intégré et mis en oeuvre cette compétence. Nous avons commencé avec la mise en place du dispositif "ID Jeunes 55" qui consistait à financer des projets de jeunes et soutenir des manifestations par et pour des jeunes. Il y a eu un certain nombre de projets financés entre 2020 et 2021, mais la crise sanitaire nous a fortement impacté. Au printemps 2021, les élus du département ont souhaité aller plus loin dans la construction des politiques jeunesse en lançant une grande enquête auprès des jeunes de 11 à 29 ans pour recueillir leur parole.
Notre département est très rural, avec environ 185 000 habitants, dont 22% qui ont entre 11 et 29 ans. Nous souhaitions avoir l'avis aussi bien des jeunes issus des deux villes principales Verdun et Bar-le-Duc, que de ceux issus des bourgs et villages.
L'idée était qu'ils répondent sur la base du volontariat, nous avons obtenu près de 900 réponses. Dans cette grande enquête les jeunes avaient formulé, entre autres, le souhait de recevoir régulièrement des informations du département, c'est ainsi que nous leur avons proposé de rencontrer le Président du département, M. Jérôme Dumont, le 4 décembre 2021 pour qu'ils échangent et partagent leurs envies.
Une trentaine de jeunes étaient présents ce jour et les échanges se sont avérés fructueux. La conclusion de cette rencontre ; la création d'un collectif de jeunes qui souhaiteraient s'engager pour le département et porter des projets. Les mois suivants, nous avons rencontré d'autres jeunes dans d'autres villes du département pour dessiner ensemble les contours du futur collectif. Puis en juillet 2022 nous obtenons l'accord du Département pour lancer le dispositif.
Vous êtes-vous inspirés de dispositifs déjà existants dans d’autres territoires ?
On avait quand même regardé ce qui se faisait autour, c'est vrai qu'on a des départements qui sont engagés depuis 20, 30 ans, qui ont des conseils de jeunes depuis longtemps. Les démarches qui nous ont le plus intéressés sont celles qui étaient assez souples comme le Groupe Miroir Jeunes de la Haute-Garonne. Sur notre territoire nous avions vraiment l'idée de construire avec les jeunes et de développer un dispositif assez souple qui leur correspond.
Comment avez-vous mis le collectif en avant pour toucher les jeunes ?
Nous avons proposé aux jeunes que nous avons rencontrés en amont lors des rendez-vous Jeunes en Meuse de participer au recrutement de leurs homologues en lançant une campagne d'information en lien avec le service communication du Département. Pour les affiches, la vidéo promotionnelle et les visuels sur les réseaux sociaux, nous avons utilisé l'image de jeunes meusiens qui ont fait partie des premières étapes de la démarche et qui étaient partant pour incarner cette campagne. Certains d'entre eux font même partie du collectif aujourd'hui.
Quelle place pour cette instance au sein du département, notamment le dialogue avec les élus ?
Il est encore trop tôt pour identifier la place réelle du dispositif, nous nous retrouverons en février pour un séminaire et c'est à ce moment là que les jeunes proposeront les relations qu'ils souhaiteraient avoir avec les élus et les thématiques sur lesquelles ils travailleront. Les élus, notamment Hélène Sigot-Lemoine, 1ère Vice-présidente en charge de l’éducation, de la culture et de la jeunesse et Jérôme Stein, conseiller départemental délégué à la Jeunesse ont la volonté d'associer les jeunes meusiens aux moments forts du département et d'échanger régulièrement avec eux. Les actions menées depuis plusieurs années le démontrent. Depuis l'installation du collectif en décembre dernier, les jeunes ont déjà été invités pour des évènements, notamment lors de la venue à Verdun de Omar Sy pour la présentation de son film "Tirailleurs" ou encore pour la rencontre avec Shift Projet, une association qui intervient auprès des collectivités sur les questions environnementales.
Quels liens envisagez-vous entre les jeunes du territoire et ceux du collectif ?
Les jeunes ne veulent pas être perçus comme des représentants mais plutôt comme des volontaires qui s'investissent pour leur territoire tout en ayant conscience qu'ils portent quand même la voix de leurs pairs dans le département. Lors de nos différents échanges, les jeunes ont émis l'idée de faire des boîtes à outils numériques, des sondages sur certains sujets, des évènements ouverts aux autres jeunes pour élargir les horizons et discuter davantage. Nous évoquerons tous ces sujets lors de notre séminaire en février, il y aura pas mal d'actions qui seront menées pour dialoguer régulièrement avec les autres jeunes.
On devrait lancer une page Facebook pour être visible de la population, cette page sera co-animée avec les jeunes, elle mettra en avant toutes les actions, parlera du collectif et plus largement de tous les jeunes en Meuse.
Prochain rendez-vous pour le Collectif Jeunes en Meuse, les 11 et 12 février dans les Côtes de Meuse pour continuer à apprendre à se connaître, accueillir ceux qui n’ont pas pu participer à la première journée en décembre, adopter un règlement de fonctionnement et mettre en place des commissions et des groupes de travail.
Propos recueillis auprès de Maxime Bienaimé, chargé de mission jeunesse du Département de la Meuse
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