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* Les Cités éducatives : les 80 territoires labellisés *

Mise à jour le 25 septembre 2019

C'EST QUOI ?

C’est à Lens, début mai, dans le Pas-de-Calais, que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, avaient choisi d’annoncer la liste des 80 territoires retenus sur 130 candidatures pour devenir  « cités éducatives ». On se souvient que ce dispositif est directement inspiré du Rapport sur la politique de la ville, « Vivre ensemble - vivre en grand la République », remis par Jean-Louis Borloo d’avril 2018. A travers ses 19 programmes, le Rapport appelait à « un changement radical dans la conduite de l'action publique » dans les quartiers dits difficiles. On sait depuis que ce « changement radical » n’a pas eu lieu. Presque seules survivantes du Plan Borloo, « les citées éducatives » avaient été confortées en novembre 2018 par les deux ministres. « L’ambition des Cités éducatives n’est pas d’être un dispositif de plus mais l’occasion de mieux coordonner et renforcer les dispositifs existants » expliquaient-ils à Nîmes. Elles sont directement inspirées de l’expérimentation menée par la ville de Grigny (91) depuis 2017 alors que 50% des élèves sortaient du système scolaire sans diplôme. Les « Cités éducatives » se présentent comme un label, « un label d’excellence » qui alloue des moyens supplémentaires à des territoires où « les acteurs du territoire proposeront une stratégie ambitieuse et partagée, avec une collectivité cheffe de file ». L’enjeu est « de pouvoir accompagner au mieux chaque parcours éducatif individuel, depuis la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle, dans tous les temps et espaces de vie ». On l’aura compris, ces citées éducatives devront aider à prévenir le décrochage scolaire et à favoriser la réussite éducative. Cette certification sera attribuée aux territoires « qui montrent leur détermination à faire de l’éducation une grande priorité partagée », et s’adressera, en priorité, « aux grands quartiers prioritaires, en renouvellement urbain et sans mixité scolaire » précisait alors Vincent Léna, le coordonnateur du dispositif.

Le 5 septembre, Jean-Michel Blanquer et Julien Denormandie, ont apporté plus de précisions sur les territoires désormais labellisés. Il s’agit de grands quartiers d’habitat social de plus de 5 000 habitants, présentant des dysfonctionnements urbains importants et des enjeux de mixité scolaire (présence d'au moins un collège en REP+). L’Île-de-France est fortement représentée avec 22 des 80 territoires sélectionnés, tandis que 13 cités éducatives se trouvent dans les Hauts-de-France, contre seulement 1 en Bretagne et 3 en Nouvelle-Aquitaine. Une enveloppe de 100 millions d’euros de crédits du ministère de la Ville est prévue sur la période 2020-2022. Mais, il s’agit bien d’un co-financement, l’État venant soutenir les territoires volontaristes. Certains mouvements d’éducation populaire s’inquiètent d’ailleurs que cette enveloppe ne serait qu’une réaffectation de crédits existants. Julien Denormandie s’est félicité « du travail conduit avec les élus afin que les cités éducatives voient le jour dès cette rentrée. Les cités éducatives s’appuieront et permettront d’amplifier le travail des acteurs de terrain – professeurs, parents, collectivités, associations – en faveur de la réussite de la jeunesse des quartiers populaires ». Le travail continue, les territoires ont jusqu’à décembre pour affiner leur projet éducatif.



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