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* Le Service National Universel : premier bilan avant généralisation *

Mise à jour le 25 septembre 2019

C'EST QUOI ?

Fin juin 2018, le Premier ministre dévoilait les contours du Service national universel. Après des mois de flottement au sein du gouvernement, il présentait alors « les grands principes » du dispositif, promesse électorale du chef de l’État, lequel avait missionné un groupe de travail, présidé par le Général Ménanouine, dont les préconisations ont largement inspiré le cadre présenté. Il touchera à terme tous les jeunes autour de 16 ans, soit 800 000 jeunes en 2026 pour un budget estimé à 1,5 milliard par an. Quatre objectifs ont été assignés à ce « projet de société », « fraternel et d’entraide », voulu par le chef de l’État :

- Accroître la cohésion et la résilience de la nation en développant une culture de l’engagement

- Garantir un brassage social et territorial de l’ensemble d’une classe d’âge

- Renforcer l’orientation en amont et l’accompagnement des jeunes dans la construction de leurs parcours personnel et professionnel

- Valoriser les territoires, leur dynamique et leur patrimoine culturel

Avec la nomination en octobre de Gabriel Attal en tant que secrétaire d’État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, le projet du SNU a connu une accélération. Très vite, les contours d’une expérimentation dans une dizaine de départements ont été précisés. Il prévoit deux temps forts, l’un obligatoire, l’autre facultatif : la phase de cohésion suivie d’une mission d’intérêt général et un temps d’engagement facultatif. Le caractère obligatoire a bien été confirmé par Gabriel Attal : « On ne pourra pas être réformé ». La première quinzaine, où les jeunes « appelés » sont répartis en « maisonnées » (d’une dizaine de jeunes) afin « de renforcer la cohésion et la responsabilité collective ». Internats, centres de vacances, bâtiments du ministère des Armées (…) accueillent les jeunes « appelés » loin de chez eux afin de favoriser « la mobilité géographique ». Quelques mois après la phase de cohésion, une mission d’intérêt général leur sera donc proposée dans des associations, collectivités, corps en uniforme, etc. S’ils le souhaitent, jusqu’à leur 25 ans, ils pourront poursuivre avec un engagement plus long, d’au moins trois mois, lié à la défense et la sécurité (engagement volontaire dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité civile), à l'accompagnement des personnes, à la préservation du patrimoine ou de l'environnement, etc.

Du 16 au 28 juin, 2 000 jeunes, âgés de 15 à 16 ans, se sont portés volontaires pour expérimenter le dispositif dans treize départements (les Ardennes, le Cher, la Creuse, l’Eure, la Guyane, la Haute-Saône, les Hautes-Pyrénées, la Loire-Atlantique, le Morbihan, le Nord, Le Puy-de-Dôme, le Val-d’Oise, le Vaucluse). A leur arrivée dans « la brigade » de près deux cents jeunes, ils ont reçu leur trousseau constitué de leur uniforme et ont été répartis dans des « maisonnées ». Ils ont été sélectionnés pour constituer « un panel représentatif de la diversité de chaque département » (lycéens, décrocheurs, apprentis, etc.). Au menu (chargé) de la phase de cohésion, toutes sortes d’activités sont proposées à partir d’un programme décliné par département, où 7 thématiques fortes ont été retenues : Défense, sécurité et résilience, Autonomie, connaissance des services publics et accès aux droits, Citoyenneté et institutions nationales et européennes, Développement durable et transition écologique et solidaire, Activités physiques, sportives et de cohésion, Culture et patrimoine et Découverte de l’engagement. Chaque équipe-projet a donc construit son programme dans lequel quatre modules sont obligatoires :

  • Défense et mémoire, élaboré par le ministère des Armées sur une journée pour mieux connaître le monde des armées et des corps en uniforme

  • Sécurité, élaboré en lien avec le ministère de l’Intérieur sur une journée

  • Code de la route d’une demi-journée, élaboré avec la délégation à la sécurité routière

  • Promotion de la santé

Un journée type commence toujours par le lever des couleurs et le chant de la Marseillaise et se termine par des veillées en soirée avec une extinction des feux à 22h30. Selon les sites, des activités de découverte du patrimoine naturel et culturel sont au programme. Le taux d’encadrement est d’un adulte pour cinq jeunes. Au total, 450 adultes encadrent les jeunes volontaires avec un triptyque 1/3 Éducation populaire 1/3 Armée et 1/3 Éducation nationale. Pour le gouvernement, le lancement de l’expérimentation est un succès. Jean-Michel Blanquer remarque que « le patriotisme de tous par tous » ravit les jeunes volontaires.

L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), missionné pour l’évaluation qualitative du dispositif, vient de rendre sa copie. Les premiers résultats « font apparaître une très forte adhésion des jeunes au séjour de cohésion » : 94 % des jeunes se disent satisfaits de leur séjour, 49 % se déclarent très satisfaits, et 45 % plutôt satisfaits. Une majorité se prononce pour la généralisation du dispositif : 51 % estiment que ce serait très utile à la société et 33 % que ce serait plutôt utile, soit 84 % au total. Quant aux améliorations à apporter, 69% des jeunes signalent l’emploi du temps et l’organisation générale des journées. Dans quelques semaines, le gouvernement devrait annoncer les conditions de la montée en charge du dispositif à 30 000 ou 40 000 « appelés » en 2020 puis à environ 150 000 en 2021. Jusqu’en 2021, le dispositif devrait être encore basé sur le volontariat. Cela sera plus compliqué pour atteindre les 400 000 jeunes en 2022. Plusieurs pistes sont à l’étude comme le tirage au sort ou le choix du mois de naissance. Côté budget, une enveloppe supplémentaire de 700 millions d'euros dissociés du budget du ministère de l'Éducation nationale permettra de financer les 400 000 jeunes. En 2022, le coût par jeune serait donc de 1 750 euros au lieu des 2 000 euros de l’expérimentation. En attendant, on suivra avec attention les 2 000 jeunes volontaires qui vont expérimenter la deuxième phase du dispositif, « la mission d’intérêt général » et l’on attendra la publication de « résultats plus complets » de l’évaluation par l’INJEP.

Premiers résultats issus de l’enquête quantitative auprès des volontaires nouveau

Le dossier du SNU pour la phase pilote

La FAQ pour tout savoir sur le SNU :

La contribution du CNAJEP au débat sur le SNU de juin

Le rapport sur la consultation relative au Service National Universel : une nouvelle étape vers sa mise en œuvre

Le discours du Premier ministre à Avignon

Le rapport Dubois / Guérel de la commission de la Défense de l’Assemblée

Le rapport du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ)

Le communiqué de presse de Jean-Marie Bockel et Jean-Marc Todeschini sur le service national universel, au nom de la commission des affaires étrangères présidée par Christian Cambon

La note de synthèse sur le SNU de J-M Bockel et J-M Todeschini


Où en sommes-nous ?
  • du 17 au 28 juin, 2 000 jeunes âgés de 15 à 16 ans expérimentent, dans treize départements, la phase pilote du nouveau dispositif

  • courant septembre, les jeunes, qui ont participé à la phase de cohésion, sont réunis dans leur département et se voient proposer des missions d’intérêt général à côté de chez eux pour la deuxième phase.

  • le gouvernement doit annoncer dans quelques semaines la généralisation du dispositif avec 40 000 jeunes en pour 2020

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