Le 27 avril à Paris, le Cofrade (Conseil français des associations pour les droits de l’enfant) organise la première marche pour l’Enfance et la Jeunesse, pour donner aux jeunes le moyen d’occuper pacifiquement l'espace public pour visibiliser leur participation à la société et réaffirmer leur appartenance au corps citoyen.
La France compte 15 millions d’enfants de moins de 18 ans soit 20% de la population. Si leur situation est globalement meilleure que dans d’autres pays, elle ne doit pas occulter les atteintes aux droits dont souffrent nombre d’entre eux. Violence, santé mentale, accès à l’éducation, judiciarisation… Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies a adressé de nombreux points d’alerte à la France en juin dernier dans le cadre du 6e examen de suivi de mise en œuvre de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) (Cf : notre article).
Plus largement, la notion d’infantisme qui émerge dans la lutte pour les droits de l’enfant met en lumière la discrimination systémique dont ils sont victimes du fait de leur âge (voir notre article sur le colloque organisé par le Cofrade et la CNCDH en octobre dernier, avec la participation de l’Anacej).
Depuis longtemps des associations et militant·e·s luttent pour défendre les droits des enfants mais se heurtent à un « plafond de verre » qui bloque une prise en compte de l’ampleur du sujet et les avancées décisives. Organiser cette marche est donc une nouvelle façon d’agir.
Rendre visible le statut d’enfant
La Marche s'élancera de la place de la République à Paris et empruntera les boulevards pour déboucher sur la place de la Bastille. Tout un symbole dont ils vont s’emparer pour susciter la prise de conscience, la réflexion et changer les regards. Manifester fait partie des moyens d'expression collective traditionnels dans la vie politique et sociale française, le droit à manifester est reconnue comme une liberté fondamentale. Le droit de s’exprimer est un des pilier de la CIDE, qui permet aux enfants la défense de leurs autres droits.
Revendiquer leur statut d’enfant n’est pas occulter les rapports sociaux plus spécifiques dont ils peuvent souffrir du fait de leur classe sociale, de leur genre ou de leurs origines, c’est faire du statut d’enfant et des droits qui y sont attachés une force pour lutter contre toutes les oppressions qu’ils peuvent subir.
Cette marche est la leur, les adultes sont également tous·tes bienvenu·es, parents, professionnel·les, militant·es, élu·es, pour manifester leur soutien et contribuer à sa réussite.
Le 27 avril est donc une nouvelle étape et l’Anacej apporte son soutien à cette initiative. Améliorer la place des enfants dans la société et les politiques publiques qui leur sont destinées ne se fera pas sans l’affirmation forte de leur citoyenneté.
Ils sont 15 millions. Et si, comme les adultes, ils descendaient dans la rue…
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